Notre héritage français
Les premières sœurs qui sont arrivées en Alberta étaient françaises.
November 27, 2018
By Brenton Driedger, Social Media and Storytelling Advisor, Covenant Health
Les premières sœurs qui sont arrivées en Alberta étaient françaises.
Après avoir passé presque deux mois dans une caravane de charrettes tirées par des bœufs à travers les Prairies, trois Sœurs Grises (Grey Nuns) et leur interprète métis sont finalement arrivés au lac Sainte-Anne, en Alberta. Ils avaient subi la chaleur estivale et des essaims de moustiques, traversant des marécages et des rivières, avant d'être accueillis par des cloches d'église et des danseurs des Premières Nations le 24 septembre 1859, 53 jours après leur départ de Saint-Boniface, au Manitoba.
Cette caravane a livré les premières sœurs en Alberta et avec elles, les établissements de santé catholiques de la province sont nés.
Cette histoire souvent racontée est marquée chaque année le 27 novembre, jour de l’héritage, lorsque Covenant Health rend hommage au patrimoine et aux contributions des sœurs fondatrices. Mais il y a une partie de l’histoire qui manque souvent, ou du moins qui a été négligée, dit Paul Denis, président du conseil communautaire de Saint Thomas Center.
«Nous avons perdu l’élément de l’histoire francophone», déclare Paul. «Toutes ces congrégations venaient de France ou du Québec et elles étaient toutes françaises.»
Les trois premières sœurs arrivées au lac Sainte-Anne avaient voyagé de Montréal à Saint-Boniface l'année précédente.
Bien que le français ait été la première langue européenne parlée en Alberta, l’histoire peut être oubliée lorsque nous traduisons des noms français en anglais, y compris ceux des congrégations religieuses, les Soeurs Grises aux Grey Nuns, dit Paul.
«Si vous anglicisez tout, les futures générations ne sauront jamais que ces sœurs, qui sont à la fois héroïnes et saintes, venaient de France et du Québec et qu’elles étaient francophones», explique Paul.
En tant que membre du conseil communautaire et directeur du Réseau francophone pour les services de santé (Réseau Santé Albertain), il souhaite s'assurer que des services de santé en français sont disponibles pour les francophones, qu'ils soient Albertains nés ou élevés ou immigrants récents provenant des pays francophones.
"L'histoire est importante car nous devons savoir d'où nous venons si nous voulons savoir où nous allons."
L’accroissement de la population francophone de l’Alberta est l’un des plus rapides du Canada. Selon le recensement de 2016, la population francophone de la province a augmenté de 29% au cours de la décennie précédente. Cela pourrait créer des défis.
Paul collabore avec la province pour élargir les services de santé en français dans la mesure du possible, qu’il s’agisse de faire en sorte que les patients sachent où trouver des médecins francophones ou de donner aux personnes âgées des lits pour soins continus dans des établissements francophones comme le Centre de Santé Saint-Thomas.
À travers tout cela, Paul veut s'assurer que l'héritage des Sœurs soit honoré et exprimé dans les deux langues officielles.
«Elles se sont offertes à la communauté, sans condition. Elles ne l’ont pas fait pour l’argent, elles ne l’ont pas fait pour la gloire. Elles l'ont fait par dévotion, parce qu'elles avaient choisi de consacrer leur vie à Jésus et, à travers des communautés, elles y sont parvenues. »